Aesstitre2.jpg (18635 octets)En juillet 1974, la revue mensuelle "Echappement"
  proposait l'essai de la Mexico.
Voici l'intégralité et les photos de cet article.

 

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UNE FANTAISIE BIEN TENTANTE :
Ce n'est pas une nouveauté. Pour courir, elle n'est pas la meilleure acquisition : en groupe 1, elle n'est pas compétitive dans la classe allant jusqu'au à deux litres où les Alfa dictent leur loi. Pourtant, la Mexico est toujours aussi jeune, toujours aussi amusante, toujours aussi vive de caractère et elle a toujours... les mêmes défauts car chez Ford, on semble se refuser à faire bénéficier les voitures de série des enseignements de la course.
Un bon emballage... la base du commerce, La Mexico a une « bonne gueule ». Des bandes par-ci, des rebords sur les ailes par là et
il n'en faut pas plus pour rappeler les groupes 2 des circuits où du RAC (le rallye d'Angleterre).
L'habitacle, uniformément noir, a reçu une instrumentation du tableau de bord très complète même si une partie n'est pas lisible, En
prenant place au volant et en conduisant, on est agréablement surpris par l'excellente position de conduite.

Les commandes sont bien disposées et précises : seul l'embrayage peut paraitre un peu dur.

Un bon moteur.., l'un des atouts

Aess2.jpg (15736 octets)La Ford Escort Mexico possède aussi des atouts plus sérieux pour séduire.

Le premier, c'est son moteur : le traditionnel Ford culbuté, ici en version 1600 cm3 qui développe 86 ch DIN à 5500t/mn. Malgré de sérieux ennuis de bougies qui fondaient et abîmaient le bas moteur sur les premières Mexico, ce moteur peut être consideré comme solide.
Sa puissance est faible en-dessous de 4000 t/mn mais il est bien exploité par une boîte de vitesses avec une première longue et d'autres rapports judicieusement étagés. Ce moteur donne à la Mexico de bonnes performances notamment en accélération puisque nous avons relevé17"6 et 33"1 respectivement aux 400 et1000 mètres départ arrêté ce qui n'est pas si mal. La vitesse de pointe est un peu décevante avec 162,078 km/h à Monthléry sur l'anneau (ce qui fait 167 km/h sur routej).
Les performances minimum pour s'amuser un peu malgré les brimades de la dictature des pouvoirs publics, sont là. L'Escort iLiexico est encore une voiture que l'on sent vivre entre ses mains contrairement aux ennuyeuses tractions avant qui nous submergent, avec un sourire de satisfaction des services commerciaux qui ont réussi à faire croire au grand public que la sécurité, passait
par la traction avant.

De toute façon, à 90km/h même un tracteur tiendrait encore bien la route !

Un comportement intéressant..
... mais trop loin de la course!

L'atout suivant de la Mexico est, à notre avis, sa  tenue de route. Et là, certains d'entre vous font la moue. Alors pourquoi ? La première chose à faire lorsqu'on parle du comportement de la Mexico est de séparer le sec et le mouillé.

Sur sol sec, le comportement est idéal pour le genre de clientèle auquel se destine la Mexico. En effet, on fourrait reprocher à la Mexico d'avoir une imite pas très reculée. C'est vrai, la Mexico dérape assez vite et c'est à notre avis un gage de sécurité car une fois la limite atteinte, l'attitude est saine. La Mexico a une légère tendance naturelle au sous-virage et disons même que la plupart du temps elle est parfaitement neutre. Ce comportement s'accompagne d'une facilité pour survirer dès que l'on touche ensuite à l'accélérateur. Que voulez-vous de mieux ? Pour s'amuser, pour apprendre à conduire, tout cela est parfait et la Mexico est franche. Sur le mouillé, on ne peut malheureusement pas être aussi catégorique.

En effet, les réactions sont tout d'abord amplifiées. La Mexico sous-vire plus à l'entrée des virages lents et survire plus lorsqu'on accélère. jusque là rien d'anormal, mais surtout, les réponses ne sont pas aussi claires et les corrections pas aussi saines que sur le sec.

Prenons un exemple comparant : une BMW 2002 a aussi des réactions très amplifiées et « pointues » sur le mouillé pourtant elle resteAess3.jpg (30820 octets) aussi sainement contrôlable. Ce n'est pas le cas de l'Escort, c'est pourquoi il faut être attentif sous la pluie et c'est aussi pourquoi certains n'apprécient pas le comportement de la Mexico, car le lien entre les pertes d'adhérence du train avant et du train arrière n'est pas toujours évident. Et c'est là que Ford mérite une critique très sévère : pourquoi faire de la course avec des moyens énormes au plus haut niveau des tourismes si ce n'est pas pour en récupérer un bénéfice au niveau e la voiture de série ? (Et la Mexico est encore privilégiée dans la gamme Ford !)

Là encore, nous devons faire une comparaison. Pourquoi BMW fait-il un bon produit au niveau de la série et pourquoi Ford semble-t-il s'en désintéresser? C'est là que l'on mesure la fragilité des réglementations de la course automobile... On peut dire qu'en 1974, Ford s'est fait le champion du détournement des réglements : véritable moteur de Formule 1 sur les Capri groupe 2, déplacement des trains arrière et avant pour un meilleur centrage des masses alors qu'un innocent avait simplement inscrit dans le réglement que l'on n'avait pas le droit de changer l'empattement etc. etc. etc. Nous sommes en admiration devant ces Capri 3 litres ou une Escort Broadspeed mais bon sang que l'on améliore un peu la série grâce à la course ! Par contre, la Mexico devient très intéressante lorsqu'il n'y a plus d'adhérence du tout comme en tout terrain où sa robuste suspension ,Mac Pherson avant et son essieu arrière rigide résistent parfaitement.
Le freinage de la Mexico est satisfaisant en efficacité et surtout en endurance.

 Aess4.jpg (16699 octets)Par contre, l'ensemble de bruits résidant au niveau de la suspension avant est parfaitement désagréable ainsi que les violentes réactions et vibrations dans le volant. A noter que nous avons essayé d'autres Mexico qui faisaient autant de bruit mais n'avaient aucune vibration dans le volant.
En conclusion, que pouvons-nous donc retenir de cette For Escort Mexico ? Pour le prix de17600 F et avec un budget d'entretien raisonnable puisque la consommation maximum peut varier entre 14 et15 litres, la Mexico n'est pas une mauvaise acquisition. Comme toute voiture des plus chères aux plus économiques, elle est un compromis et possède les défauts de ses qualités.

La Mexico est alléchante par son style et même par des qualités techniques au niveau du groupe motopropulseur, de la précision des commandes... Elle sait être amusante, et même efficace, sur le sec. Mais elle pêche par sa finition, par son manque de confort par ses bruits parasites à l'avant entendus sur toutes les Mexico...
Voilà donc comment nous est apparue sa personnalité.

A vous  d'essayer et d'avoir le dernier mot 1
Gille Dupré




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